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Soins oculaires au Togo : Le projet PASOIPAY plus que satisfaisant

Mis en œuvre en octobre 2022 pour une durée de 51 mois (1er octobre 2022 au 31 décembre 2024 : ndlr), le « Projet d’Accès aux soins Oculaires Inclusives dans les Préfectures de l’Avé et Yoto » en abrégé PASOIPAY a été évalué au cours d’un atelier le vendredi 07 mars 2025 à Lomé. A l’évaluation des résultats du rapport, ce projet financé par l’Organisation internationale Christian Blind Mission (CBM) dans le cadre de ses actions de lutte contre la cécité et exécuté par le Programme national de santé oculaire (PNSO) a reçu une note de satisfaction de la part des acteurs de la santé.

En effet, il y a de cela trois (03) ans, les préfectures de l’Avé et Yoto n’avaient pas d’unité de soins oculaires ce qui fait que les populations de ces deux localités doivent venir à Lomé ou à Tsévié avant d’être soignées. Face à cette situation, le « Projet d’Accès aux soins Oculaires Inclusives dans les Préfectures de l’Avé et Yoto » a été mis en place afin de permettre à ces deux préfectures d’avoir une structure pour les soins oculaires et faire une promotion de la santé oculaire dans la communauté. De même, quand les populations arrivent dans les structures de santé dans ces deux préfectures, qu’elles trouvent des répondants pouvant les prendre en charge.

Dans le cadre du projet PASOIPAY exécuté dans la région Maritime, il est prévu, une évaluation pour faire ressortir les résultats positifs et les manquements. C’est bien évidement dans cette perspective que le Programme national de santé oculaire a organisé le vendredi 07 Mars 2025 à Lomé, cet atelier dont l’objectif est de présenter le rapport d’évaluation, d’apporter des amendements audit rapport suivi de discussion et enfin de le valider.

Par ailleurs, les résultats attendus à la fin de la rencontre entre les participants est la présentation du rapport du projet PASOIPAY suivie de sa validation.

Impacts du projet

En ce qui concerne l’impact proprement dit du projet, est que « les unités de soins oculaires existent aujourd’hui dans les zones bénéficiaires du projet et sont fonctionnelles donc les populations peuvent se faire consulter afin d’être prises en charge » selon Dr Sefofo Yawo PREMPE, Coordonnateur national du Programme national de santé oculaire (PNSO).

« L’impact c’est que les enseignants sont formés et qu’ils peuvent voir à leur niveau, quelle attitude adopter vis-à-vis des élèves qui ont des problèmes de vision. L’impact c’est également des ASC qui sont formés, qui sillonnent les maisons dans la communauté pour expliquer d’abord c’est quoi le problème de santé oculaire et également dépister des cas qui vont qu’ils référencer vers les structures de santé et surtout de santé oculaire », a expliqué le Coordonnateur du PNSO.

Pour Dr PREMPE, il est satisfait de ce projet puisque « de là où on est parti pour là où on en est, on ne peut qu’être que satisfait, même s’il y a beaucoup de chose encore à faire ».

Dr Chimène Sophie EDRIH, DPS Avé, a jugé l’impact du projet dans son district sanitaire « positif », parce qu’avant 2022, « nous n’avions pas d’unité ophtalmologique ; mais grâce au projet PASOIPAY, en 2023, l’unité de soins oculaires a été construite et les prestations ont commencé. Aujourd’hui, nous avons un technicien supérieur d’ophtalmologie qui est là. Nous avons aussi des équipements grâce au CBM. Des équipements qui nous permettent de faire des analyses sur place. En dehors de ça, il y a des stratégies avancées en chirurgie de la cataracte qui se font régulièrement mensuellement où il y a beaucoup de cas de cataractes qui sont opérés et qui donnent une meilleure santé oculaire à la population, ceux qui ont perdu la vue qui reprennent la vue ».

 Formation du personnel de santé

Dans le cadre du projet, le personnel des soins oculaires a été formé au Togo et à l’étranger, histoire de renforcer ses capacités. Dr Dadjo AMOUZOU médecin ophtalmologiste pédiatre, a été formé au Nigéria. « Notre formation au Nigéria nous a permis d’acquérir des connaissances plus élargies dans le domaine d’ophtalmologie pédiatrique qui est une sous spécialité de l’ophtalmologie très importante pour les affections oculaires des enfants surtout les cataractes chez les enfants, les glaucomes congénitaux,…Cette formation nous a permis d’acquérir des expériences pour mieux prendre en charge des enfants souffrant de ces diverses pathologies »,a-t-il témoigné.

« Nous avons reçu beaucoup de parents qui ont amené leurs enfants pour leur prise en charge. Ces enfants ont été traités avec satisfaction », a précisé Dr AMOUZOU.

Pour lui, ce projet ne fait que renforcer la prise en charge des affections oculaires chez les enfants au Togo.

Pour sa part, Sika HOVI, chargée de Programme à CMB, a souligné que le financement du projet PASOIPAY dans les préfectures de Yoto et Avé s’inscrit logiquement dans le mandat de l’Organisation qui est un monde inclusif dans lequel les droits des personnes handicapées soient respectés. Donc c’est naturellement que le PNSO a été appuyé surtout que ce Programme couvre tout le pays donc il pourra avoir facilement accès aux structures sanitaires. Par rapport au choix des deux préfectures, elle a justifié qu’elles n’avaient pas d’unités de soins ophtalmologiques avant le projet. « Pour nous, c’était important de construire ces unités, de les équiper. C’est une manière de rapprocher les unités de soins oculaires des populations. C’est dans cette optique que nous avons appuyé le PNSO pour qu’il y ait non seulement la construction de ces unités, mais qu’il y ait des consultations, qu’il y ait des chirurgies, qu’il y ait des dépistages », a-t-elle détaillé.

« Plus que satisfaite »

La chargée de Programme à CMB est « plus que satisfaite » du projet parce que « les indicateurs prédéfinis ont été atteints et au-delà des indicateurs atteints, nous avons des impacts visibles, notamment en ce qui concerne les enfants qui ont recouvert la vue à travers la chirurgie. Egalement, les femmes qui ont repris leurs activités économiques après les différentes opérations de chirurgie. Satisfaite aussi parce que nous avions vu l’engouement de tous les acteurs, les DR, DPS, TS, les chefs traditionnels. Nous avions vu qu’il y avait assez d’acteurs mobilisés autour de la thématique, c’est ce qui nous donne un élan positif pour l’avenir ».

Extension de la zone d’intervention du projet

Selon les informations, pour répondre aux recommandations de fin de projet, en avril 2024, le projet à bénéficier d’un fond additionnel d’un autre projet intitulé « Amélioration de l’accès à des services ophtalmologiques complets pour les enfants grâce à un réseau de référence renforcé pour prévenir la cécité infantile ». Ainsi, cet avenant a contribué à l’extension de la zone d’intervention à sept (7) autres districts sanitaires (Zio, Kloto, Lacs, Vo, Haho, Golfe, Bas-Mono) situés dans trois différentes régions du Togo. Il s’agit notamment de Lomé Commune, des régions Maritime et Plateaux.

 

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