
Le Togo a une nouvelle Constitution depuis le 06 MAI 2024. La promulgation de cette Nouvelle Loi fondamentale qui a changé le régime politique du pays du régime présidentiel au régime parlementaire a été diversement apprécié. D’aucuns l’ont apprécié. Par contre, d’autres l’ont vertement désapprouvé. Le régime parlementaire a été officialisé le 3 mai 2025 par la prestation du serment du Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé et l’élection d’un nouveau Président de la République, Jean Lucien Savi de Tové, par le Sénat et l’Assemblée nationale, conformément aux nouvelles dispositions de la Constitution. Sauf que cette nouvelle donne politique est diversement appréciée et créée d’indignation et de frustration auprès de certains citoyens. Ainsi, face à la situation politique du pays, la Conférence des Evêques du Togo (CET), dans un message en date du lundi 25 mai, a lancé un appel vibrant aux autorités pour la décrispation de la situation.
En effet, en mars 2024, la Conférence des Evêques du Togo avait attiré l’attention des autorités togolaises, sur l’opportunité ou non d’un changement de la Constitution du Togo, « sans une réelle consultation du Peuple souverain ». A l’époque, selon la CET, ses membres avaient appelé, « avec responsabilité et dans un esprit de paix, le Chef de l’État à surseoir à la promulgation d’une nouvelle Constitution adoptée par une Assemblée nationale en fin de mandat ». Mais hélas, a déploré la Conférence, « ces appels n’ont pas été pris en compte ».
De l’avis des membres de la CET, le 03 mai 2025, le Togo est officiellement passé de la IVème à la Vème République, « dans un contexte de fortes crispations, de lourdeurs dans les cœurs, et de frustrations générales provoquées par des conditions de vies précaires des populations ». Pour les Evêques, ce changement, opéré « sans véritable dialogue national, suscite des incompréhensions et fait peser de graves risques sur la cohésion sociale et la stabilité du Togo. Une conviction nous habite : le pays court un risque en couvant les frustrations ; car une Nation ne se bâtit pas durablement sur le silence imposé, sur la peur suscitée et entretenue, sur le mépris de la voix de son Peuple ou encore sur un entêtement à faire croire au Peuple, le contraire du vrai. Les peurs et les frustrations tues, se muent en actes désespérés, et les colères muettes deviennent des déflagrations imprévisibles ».
Face à la situation jugée « préoccupante » par les membres de la Conférence des Evêques du Togo, ils ont lancé un « appel pressant » aux autorités du pays.
Ils ont souhaité « que les autorités prennent conscience du malaise grandissant au sein de la population » ; « que la voix du Peuple soit entendue avec respect et prise en considération » ; « qu’un processus d’apaisement soit engagé avec discernement, à travers la tenue d’un véritable dialogue, franc, sincère, inclusif et constructif ».
A l’occasion, ils ont salué « la résilience » et la « maturité » du Peuple togolais, qui continue de faire « preuve de patience et de dignité malgré les épreuves ». « Mais la résilience est loin d’être synonyme de résignation. Rappelons par ailleurs que la paix véritable ne peut se construire sans la justice, la vérité et un dialogue sincère », a souligné la CET.
Par ailleurs, ils ont exhorté tous les acteurs de la vie nationale-politiques, société civile, forces de défense et de sécurité, confessions religieuses-à œuvrer ensemble pour préserver l’unité, la paix et l’avenir de notre pays.
Ils ont invité tous les chrétiens catholiques à « intensifier les prières en faveur de la justice, de la paix, de la dignité et du respect des droits de tous les citoyens. Nous demandons de porter cette intention au cours de la neuvaine préparatoire à la Pentecôte, du vendredi 30 mai au samedi 07 juin 2025 ».