Economie

Togo : Le SYNBANK fait planer un vent de grève sur les secteurs bancaires et d’assurance

Les secteurs des finances, notamment les institutions financières que sont les banques et microfinances et celui de l’assurance, pourraient être perturbés par un mouvement de grève courant ce mois de mai 2024. En Assemblée générale le samedi 04 mai 2024 au siège de leur Syndicat à Lomé, les membres du Syndicat des employés et cadres des banques, des établissements financiers décentralisés et des assurances du Togo (SYNBANK-Togo) sont mécontents vis-à-vis de leurs patrons qui font du dilatoire autour des engagements pris à la dernière négociation collective en 2020 surtout avec l’homologation de cette convention dont l’application n’est pas toujours effective. A cette rencontre, les membres ont décidé d’entrer en grève pendant 72 heures, au cours de ce mois, au cas où, leurs employeurs ne vont pas donner une suite favorable aux pourparlers sur le sujet qui devraient se tenir au plus tard fin Avril 2024 mais reporter à la dernière minute.

Selon le SG du SYNBANK-Togo, Yati Awoula BABA, après l’homologation de la convention collective, dans son rôle, le bureau exécutif du Syndicat doit suivre l’application et la mise en œuvre des dispositions conventionnelles, législatives et réglementaires.

Normalement, le Syndicat devrait rentrer en discussions avec les employeurs au plus tard le 30 avril sur le sujet. « Nous avions écrit le 02 avril, nous n’avions pas eu de suite. Nous avions reformulé encore une demande d’audience d’urgence le 12 avril. Une audience avait été obtenue le 26 avril, mais finalement, elle avait été annulée », a révélé le SG.

Face à cela, a-t-il fait savoir, il faut qu’ils retournent vers la base pour qu’elle puisse leur donner des orientations sur le sujet. « Dès que nous sommes arrivés, les camarades ont constaté que le 1er vice-président qui est aujourd’hui le président de l’APBEF, qu’il était dans le bureau précédent donc lors du 1er mai, il a demandé à ce qu’on lui accorde un délai. Ce délai, les collègues ont jugé que c’est normal et qu’il faut leur laisser la première semaine du mois de mai et voir dans la deuxième semaine, s’il n’y a pas eu de discussion ni de courrier en provenance des patronats, nous allons déposer un préavis de grève. C’est la décision de l’Assemblée générale. Préavis de grève avec mis en œuvre au cours de mois de mai 2024 », a détaillé M. BABA.

En clair, au cas où les employeurs vont faire encore du dilatoire sur les discussions devant aboutir à l’application de la Convention Collective, le Syndicat va déposer un préavis de grève qui va conduire indubitablement à la cessation de travail au cours de ce mois de mai.

Retour sur la négociation collective en 2020

Dans sa déclaration le 1er mai dernier devant les patronats, le SG du SYNBANK Togo, Yati Awoula BABA a rappelé qu’à la dernière négociation collective en 2020, les partenaires sociaux s’étaient « engagés à remplacer l’ancienne grille de rémunération par une nouvelle afin de permettre aux camarades bloqués en avancement de pouvoir évoluer normalement ».

Pour lui, ces engagements ont permis d’introduire, à la demande des patronats, « le principe des avancements automatiques dans la nouvelle convention entrée en vigueur le 1er janvier 2021 ».

Pour mettre en œuvre les engagements des parties, a fait savoir M. BABA, « des discussions relatives à la nouvelle grille de rémunération ont été entamées en mars 2022 ». Par ailleurs, le SG du SYNBANK-Togo a déploré que « malgré toutes les relances des Organisations des Travailleurs et les multiples interventions des Autorités Administratives en charge du travail, la signature des procès-verbaux des réunions tenues les 23 janvier et  03 novembre 2023 n’a été effective qu’en Mars 2024 ».

Le 02 janvier 2024, a renseigné Yati Awoula BABA, la convention collective a été dénoncée pour l’adapter aux nouvelles dispositions du Code du Travail entré en vigueur le 18 juin 2021 en annexant la nouvelle grille de rémunération, objet de discussions entre les partenaires sociaux depuis mars 2022.

Les pourparlers doivent se tenir au plus tard fin Avril 2024. Malheureusement, ils n’ont pas pu se tenir, à la demande des employeurs.

Par ailleurs, les patronats s’étaient engagés à envoyer aux Organisations des Travailleurs la version amendée de la nouvelle grille le 15 décembre 2023. Ce qui n’a pas été le cas.

« Face à ces attitudes de refus de poursuivre les discussions et conscients que notre convention collective ait été homologuée, le Bureau Exécutif National a saisi le Conseil syndical le 26 avril 2024 qui a demandé de se référer à l’Assemblée Générale, l’Instance Suprême de notre Mouvement pour orientation », a-t-il déclaré.

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