Selon les récents chiffres des exportations, il ressort que le Made in Togo s’apprécie toujours à l’extérieur. Ces chiffres révèlent qu’au 1er semestre 2023, les exportations made in Togo ont rapporté 211 milliards de francs CFA, soit 11,4% de progression, en valeur par rapport au premier semestre 2022.
Mais pour le pays dont l’ambition clairement affichée est de dynamiser l’économie, stimuler la consommation locale constitue le plus grand défi. « Les productions vendues au Togo représentent sur le même trimestre 36,5% des exportations, soit 77,2 milliards en valeur », selon le ministère en charge du commerce, de l’industrie et de la consommation locale.
Les pouvoirs publics entendent améliorer davantage l’apport du « consommer local » dans les performances économiques du pays. C’est d’ailleurs à juste titre que la foire « made in Togo », après 03 ans de suspension due à la Covid-19, a refait son retour en 2023, justifie le même ministère.
Consommer local, une stratégie nationale payante
En vue d’apporter de la valeur ajoutée aux produits du terroir, réduire la dépendance aux importations, une stratégie de promotion de la consommation locale a été validée en 2021, portée par le ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale.
Dans cette stratégie, il est question d’investir dans les secteurs à fort potentiel (comme l’agriculture), en partenariat avec le secteur privé. La démarche constitue surtout une articulation des politiques publiques de développement de l’économie comme le Programme national de développement (PND 2018-2022) puis la feuille de route gouvernementale 2020-2025.
Pour le ministère, il s’agit « de favoriser l’émergence à travers la valorisation de la production endogène, et l’augmentation, par voie de conséquence, des parts de marché des producteurs locaux ».
La charité bien ordonnée comme par soi-même
Pour la réussite de cette politique, le gouvernement montre le chemin à suivre en adoptant lui-même des comportements favorables à son ambition et à la prospérité des producteurs. Puis à travers des décisions salvatrices. Pour preuve, dans les passations des marchés publics, 25% des parts de marchés publics sont réservés aux jeunes et femmes entrepreneurs togolais. Ceci a le double effet de dynamiser le secteur de l’entrepreneuriat et d’aider les citoyens à gagner des marchés pour exprimer leur savoir-faire.
Enfin, la consommation locale doit être portée selon les vœux du gouvernement, par le « transformer localement ». C’est ce qui a motivé, entre autres initiatives, la mise en place de la Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA) qui abrite une unité capable de transformer jusqu’à 240 000 tonnes de soja local chaque année et une unité textile, véritable débouché pour le coton local, pour ne citer que celles-là.