
Au Togo, le Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) continue sa mission de justice réparatrice et d’apaisement des mémoires. L’institution a ouvert le 16 juin 2025 à Guérin-Kouka, dans la préfecture de Dankpen, une nouvelle session d’indemnisation des victimes non vulnérables de l’incident de Bassar de 1992.
Cette opération s’est étendue sur une durée de 6 jours, dans les locaux des Affaires sociales de la préfecture. Au total, 1 120 victimes non vulnérables seront prises en compte par cette mission de justice réparatrice et d’apaisement des mémoires.
L’initiative s’inscrit dans le programme national de réparation mis en œuvre par le Hcrrun, en réponse aux recommandations issues des travaux de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR). Elle vise à panser les blessures du passé à travers une prise en charge matérielle et symbolique des victimes des violences survenues en 1992 dans la préfecture de Bassar, entre les populations immigrées et les autochtones.
Mis à part le volet compensatoire, la démarche entend également contribuer au renforcement du vivre-ensemble et à la consolidation de la paix marquée par les tensions. Cette nouvelle session est donc une étape importante du processus de réconciliation nationale.
Pour mémoire, les événements de Bassar en 1992, encore appelés l’incident de Bassar, année à laquelle Dankpen n’était pas encore érigée en préfecture, ont été causés par l’arrivée des populations immigrées dans la localité, ce qui avait occasionné des violences entre elles et les populations autochtones.
Un bilan positif des activités du HCRRUN depuis sa création
En 2024, 3 250 victimes ont bénéficié d’une indemnisation et d’une prise en charge psycho-médicale par le Hcrrun, une approche intégrée qui répond à la fois aux besoins matériels et émotionnels des personnes affectées.
Sur cette période, le programme a enregistré un taux de satisfaction impressionnant de 99,66 % parmi les bénéficiaires, un indicateur fort de l’efficacité des interventions menées. L’accent particulier mis sur les populations vulnérables a permis de soutenir 183 orphelins, renforçant ainsi l’accompagnement social des victimes les plus fragiles.
Depuis le lancement du programme en 2017, le nombre total de victimes indemnisées par le Hcrrun s’élève à 30 493, représentant près de 80 % des personnes identifiées par la CVJR. Concernant les ressources mobilisées, elles s’élèvent à 27,6 milliards de francs CFA, dont 83,85 % (23,007 milliards de francs) ont été consacrés aux indemnisations financières et 16,15 % (4,592 milliards) aux dépenses de fonctionnement.
La cohésion sociale, une priorité pour le gouvernement
La cohésion sociale est une priorité pour le gouvernement, qui agit pour plus d’inclusion sociale en faveur des populations, avec un accent particulier sur le renforcement du capital humain et de la protection sociale.
Pour y parvenir, les autorités mettent en œuvre diverses initiatives, telles que des projets de développement communautaire, des programmes de soutien aux jeunes et aux femmes et des actions pour lutter contre la pauvreté et les inégalités.
De même, un Fonds d’appui au secteur social (FASS) a été créé pour centraliser les ressources destinées au financement des initiatives sociales et garantir leur bonne utilisation. Par ailleurs, le Togo a mis en place des filets sociaux de base pour lutter contre la pauvreté et renforcer la résilience des populations vulnérables.