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La quête des rondeurs : une mode au prix de la santé

Dans notre société actuelle, une tendance préoccupante émerge.  De plus en plus de jeunes femmes se lancent dans une quête effrénée pour obtenir des formes généreuses, parfois au mépris de leur santé. Ce phénomène, popularisé sous le nom de « femmes apoutchou », valorise les silhouettes voluptueuses, souvent opposées aux corps « skinny », plus élancés. Alimentée par les réseaux sociaux, les standards de beauté et les attentes socioculturelles, cette obsession pousse certaines femmes à adopter des pratiques dangereuses pour modifier leur apparence.

Pour obtenir ces rondeurs, de nombreuses femmes utilisent des produits non réglementés : crèmes, injections clandestines ou pilules aux origines douteuses. D’autres, plus fortunées, optent pour des interventions chirurgicales comme le BBL (Brazilian Butt Lift), qui consiste à transférer de la graisse d’une partie du corps vers les fesses. Ces procédures, bien que pratiquées dans des cliniques, comportent des risques importants, notamment des infections, des embolies graisseuses et, dans certains cas, des décès.

Le phénomène dépasse les simples choix individuels et traduit une pression collective. Dans de nombreux espaces sociaux et professionnels, les femmes aux formes généreuses sont perçues comme plus attrayantes, parfois même avantagées. Cette quête de validation sociale et de conformité esthétique engendre des sacrifices financiers, physiques et psychologiques.

Les pratiques visant à obtenir des formes généreuses entraînent des conséquences multiples et souvent irréversibles. Sur le plan physique, elles exposent les femmes à des risques de complications chirurgicales, d’intoxications dues à des produits de mauvaise qualité, et à des déséquilibres hormonaux ou cardiovasculaires. Psychologiquement, ces démarches engendrent une dépendance aux interventions esthétiques, une obsession du regard des autres et une faible estime de soi. Sur le plan social, elles renforcent la normalisation de la beauté artificielle, exacerbant la pression sur les générations futures pour se conformer à des standards inaccessibles.

Face à cette crise silencieuse, il est impératif de repenser les normes de beauté et de promouvoir une vision inclusive, où tous les corps sont valorisés. À une époque, l’artiste ivoirien Meiway avait chanté Miss Lolo pour redonner confiance aux femmes à forte poitrine, leur rappelant qu’elles pouvaient être fières de leur physique. Ce type d’initiatives culturelles doit être renforcé pour encourager les femmes à s’accepter telles qu’elles sont.

Pour remédier à ce phénomène, plusieurs solutions doivent être envisagées. Il est nécessaire de mener des campagnes de sensibilisation pour informer sur les dangers des pratiques non sécurisées et encourager l’acceptation de soi. L’encadrement médical des interventions esthétiques doit être renforcé afin de réglementer les produits et de sanctionner les pratiques illégales. Par ailleurs, il est important que les médias et les influenceurs promeuvent des modèles de beauté diversifiés. Enfin, l’éducation à l’estime de soi dès le jeune âge est essentielle pour inculquer des valeurs de respect de son corps et de confiance en soi.

Le phénomène des « femmes de ronde reflète une quête effrénée de perfection superficielle dictée par des normes sociales et culturelles. Cependant, la véritable beauté réside dans l’authenticité et la santé. Plutôt que de se sacrifier pour correspondre à des idéaux éphémères, il est temps de célébrer et d’aimer nos corps tels qu’ils sont en y associant le sport et des conseils médicaux.

AMO KOUGNIGBAN

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