
Hausse du SMIG, transferts monétaires, programmes d’entrepreneuriat, inclusion financière, mesures pour les fonctionnaires et retraités… Le gouvernement togolais multiplie les leviers pour permettre à chaque citoyen de mieux vivre. Une dynamique en cours, avec des impacts concrets.
Dans le grand tableau de l’économie sociale, les lignes bougent. Lentement mais sûrement, le pouvoir d’achat des citoyens se redessine sous l’effet d’un éventail de mesures sociales stratégiquement déployées par l’État. Une véritable orchestration multisectorielle, mêlant réformes salariales, soutien à l’emploi, transferts monétaires, modernisation du Code du travail, protection sociale et inclusion financière.
Une revalorisation historique du SMIG
C’est l’une des décisions les plus applaudies des dernières années : depuis janvier 2023, le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est fixé à 52 500 francs CFA. Une hausse significative de 50 % par rapport aux 35 000 francs précédents. Fruit d’un accord entre partenaires sociaux, cette mesure donne un nouveau souffle à des milliers de travailleurs, notamment ceux du secteur informel, longtemps en marge des dispositifs classiques.
Le Togo s’illustre aussi dans sa capacité à utiliser les transferts sociaux comme amortisseurs des inégalités. En témoigne le programme Astre, lancé avec l’appui de la Banque mondiale. Doté d’un financement de 100 millions de dollars, il vise à sortir plus de 1,24 million de personnes de l’extrême pauvreté d’ici 2029. En ligne de mire : 1,8 million de ménages identifiés à travers le pays. Cette volonté de soutenir les plus vulnérables n’est pas nouvelle.
Déjà, lors de la crise sanitaire, le programme Novissi avait permis de verser plus de 13,3 milliards de francs CFA à 820 000 personnes via un système digitalisé. Pour les prochaines années, les ambitions restent élevées : soutenir 53 000 ménages et accompagner 450 000 élèves dans le cadre des nouveaux dispositifs sociaux.
Un droit du travail en phase avec son temps
Au-delà des aides directes, le gouvernement a posé un cadre légal plus protecteur. Adopté en 2021, le nouveau Code du travail introduit des avancées notables : télétravail, sécurisation des contrats à durée déterminée, santé au travail et simplification des procédures de règlement des litiges. Un cadre modernisé, pensé pour équilibrer flexibilité économique et protection des droits fondamentaux.
Créer des opportunités, faire émerger des solutions locales et ancrer l’autonomie économique dans la jeunesse. C’est la mission que s’est fixée le Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes (Faiej). Fin 2024, ce dispositif avait financé près de 7 000 projets dans des secteurs clés comme l’agriculture, l’artisanat, les TIC ou encore l’énergie. Résultat : plus de 27 000 emplois durables créés.
Ce n’est pas tout, près de 40 000 jeunes ont été formés à l’auto-emploi et à la gestion d’entreprise, semant les graines d’un tissu entrepreneurial dynamique et résilient. Dans le même esprit, l’Agence nationale de promotion et de garantie de financement des PME/PMI (ANPGF) a mobilisé 17,5 milliards au profit de 1 400 PME à travers le pays.
Une attention soutenue pour les fonctionnaires et retraités
Les travailleurs du secteur public ont eux aussi vu leur situation évoluer. En septembre 2022, l’État a procédé à une augmentation de 10 % des salaires et des pensions, assortie de 5 % d’indemnités supplémentaires. Une enveloppe globale de 22,5 milliards de francs a été mobilisée pour traduire cette mesure. Côté retraités, les paiements se sont intensifiés, atteignant 55,2 milliards de francs en 2022, contre 42,1 milliards un an plus tôt.
Autre levier puissant d’amélioration du quotidien, l’inclusion financière. Porté par le Fonds national de la finance inclusive (FNFI), ce volet permet de démocratiser l’accès au crédit et à l’épargne. À fin 2024, le FNFI avait octroyé plus de 1,86 million de crédits, représentant un total de 109,6 milliards de francs CFA. Une action qui a porté le taux d’inclusion financière du pays à plus de 85 %, contre 57 % en 2014.
Ainsi, le pouvoir d’achat, un indicateur économique, devient au Togo un levier stratégique pour renforcer la cohésion sociale, l’inclusion et le développement humain.