À coup de réformes sociales, d’investissements dans la formation et d’élargissement de la protection sociale, le Togo œuvre pour garantir à chaque citoyen un travail digne, protecteur et porteur d’avenir. Défini par l’Organisation internationale du travail (OIT) comme un emploi productif et justement rémunéré, exercé dans la dignité, la liberté et la sécurité, avec accès à la protection sociale et aux droits fondamentaux, le travail décent n’est plus une abstraction au Togo.
Il s’incarne dans une série de mesures et d’engagements concrets, qui redessinent progressivement le paysage professionnel togolais. Dans le budget national de 2024, une enveloppe de 669 milliards de francs a été consacrée à l’inclusion sociale, à la santé et à la formation professionnelle. Un signal fort envoyé par les autorités pour traduire en actions tangibles les promesses d’un État soucieux de ses travailleurs.
Salaire minimum revalorisé
L’une des mesures phares reste sans doute la revalorisation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), passé de 35 000 à 52 500 francs CFA depuis janvier 2023. Fruit d’un accord tripartite entre gouvernement, organisations de travailleurs et patronat, cette augmentation de 50 % vise à renforcer le pouvoir d’achat des salariés les plus vulnérables et à réduire la pauvreté en milieu urbain et rural.
L’autonomisation économique est au cœur des politiques publiques. En 2024, le pays a enregistré la création de près de 15 000 nouvelles entreprises, portées en majorité par des jeunes et des femmes. Le projet Savanes Motaog, déployé depuis 2020 dans la région septentrionale du pays, par exemple, a formé 7 232 jeunes aux compétences entrepreneuriales et à la gestion des activités génératrices de revenus en 4 ans. Parmi eux, 5 732 sont des femmes, illustrant ainsi la forte féminisation des dynamiques d’autonomisation.
De plus, près de 237 456 bénéficiaires, dont 58,6 % de femmes, ont accédé en 2024 à divers programmes d’appui à l’insertion professionnelle et à l’autonomisation économique.
Protection sociale étendue
Le travail décent implique aussi une protection sociale digne de ce nom. C’est dans cette logique que s’inscrit le programme d’Assurance maladie universelle (AMU), en vigueur depuis janvier 2024. À la fin de l’année, il couvrait déjà 2,4 millions de personnes, parmi lesquelles des fonctionnaires, agents publics, forces de l’ordre, retraités, mais aussi les élèves des établissements publics grâce au sous-programme School AMU. L’intégration progressive du secteur privé à ce dispositif renforce davantage la portée inclusive de cette couverture santé.
Quant aux retraités, la Caisse de retraites du Togo (CRT) a su accompagner leur parcours post-professionnel avec une enveloppe de 42,1 milliards de francs CFA en 2021, 55,2 milliards en 2022, et déjà plus de 12,9 milliards mobilisés pour le premier semestre 2025. Ces chiffres reflètent une attention constante envers les aînés de la nation.
Adapter les compétences aux besoins du marché
Parallèlement, l’État togolais entend rendre le système de formation plus agile, plus adapté aux réalités économiques. C’est ainsi qu’ont vu le jour les Instituts de formation en alternance pour le développement (Ifad), véritables tremplins vers l’emploi. Ces structures qualifiantes, portées par l’Agence éducation-développement (AED), visent à arrimer les compétences des jeunes aux exigences du marché.
L’innovation passe aussi par la loi. Le nouveau Code du travail, promulgué en juin 2021, introduit des dispositifs modernes comme le télétravail, les contrats à durée déterminée mieux encadrés ou encore des règles plus claires pour la résolution des conflits. Le Togo a également ratifié la convention 189 de l’OIT sur les travailleuses domestiques, témoignant de sa volonté d’étendre les droits à tous les segments de la main-d’œuvre.
