
Alors que la France annonce un investissement de 109 milliards d’euros dans l’Intelligence Artificielle (IA) et que les États-Unis mobilisent 400 milliards de dollars pour rivaliser avec la Chine, une question cruciale se pose : quelle est la place de l’Afrique dans cette révolution technologique ? Sommes-nous condamnés à rester de simples spectateurs du progrès mondial, alors que les autres s’affrontent sur le terrain du savoir et de l’innovation ?
Trop souvent, nos dirigeants s’enferment dans des discours enflammés sur la souveraineté et le panafricanisme, brandissant fièrement l’héritage des pères fondateurs de l’indépendance. Certes, ces discours ont leur importance, mais l’Histoire nous enseigne que le respect d’un État ne repose pas sur de belles déclarations, mais sur sa force économique, scientifique et technologique. Un pays ne s’impose pas par des slogans, mais par sa capacité à innover, à produire et à s’adapter aux défis du XXIᵉ siècle.
Aujourd’hui, l’intelligence artificielle est au cœur des stratégies de puissance. Elle façonne les économies, transforme le monde du travail, révolutionne la médecine et redéfinit la sécurité mondiale. Ceux qui dominent cette technologie dirigeront l’avenir. Mais où en est l’Afrique ? Combien de nos États ont une politique claire en matière de recherche et d’innovation ? Quels sont les budgets alloués à l’intelligence artificielle, aux nanotechnologies, à la conquête spatiale ? Pendant que d’autres nations construisent leur avenir, l’Afrique semble engluée dans des débats sans fin, oscillant entre dépendance économique et inertie politique.
Certes, il existe des initiatives africaines encourageantes dans le domaine technologique : certains pays investissent timidement dans les start-ups, des pôles d’innovation émergente à Kigali, Lagos ou Nairobi. Mais ces efforts restent insuffisants face aux défis gigantesques qui nous attendent. Il ne s’agit plus de faire des avancées anecdotiques, mais de changer radicalement de paradigme.
L’Afrique ne peut pas continuer à vivre en marge du progrès. Si nous voulons peser sur la scène internationale, nous devons investir massivement dans l’éducation, la recherche et les infrastructures technologiques. Nous devons encourager la formation de nos jeunes en sciences, mathématiques et ingénierie, afin qu’ils ne soient pas de simples consommateurs de technologie, mais des créateurs d’innovations. Nous devons favoriser un environnement propice aux investissements dans les secteurs stratégiques et cesser de nous reposer sur les ressources naturelles comme unique levier de développement.
Le monde ne nous attendra pas. Pendant que d’autres pays fixent des objectifs ambitieux, allant jusqu’à la conquête spatiale, l’Afrique ne peut plus se contenter d’être absente des grandes batailles du siècle. Il est temps d’agir. Il est temps de construire une Afrique qui compte, non pas par ses discours, mais par sa puissance.




