
Le lundi 20 janvier 2025, le monde entier a assisté au retour triomphal de l’ancien président américain Donald Trump au pouvoir. Après quatre années d’absence, il a regagné la Maison Blanche, porté par un électorat qui a clairement exprimé son désir de retour à une politique extérieure centrée sur les intérêts immédiats des États-Unis. Pour l’Afrique, ce retour suscite à la fois inquiétudes et interrogations sur les nouvelles dynamiques qui pourraient se dessiner sur le continent. Cependant, loin de sombrer dans l’angoisse, l’Afrique pourrait voir ce moment comme une opportunité de redéfinir sa place sur la scène internationale.
L’expérience du premier mandat de Trump a montré que les relations internationales sous sa présidence étaient basées sur une vision où les États-Unis plaçaient leurs intérêts avant tout. Ce pragmatisme nationaliste n’a pas toujours servi les peuples africains, et nombreux sont ceux qui se sont sentis dévalorisés par une approche souvent condescendante. Pourtant, ce retour ne doit pas être perçu uniquement comme un nouveau défi pour l’Afrique, mais aussi comme un tournant, une occasion de se réinventer, de prendre son destin en main.
Donald Trump lutte pour les intérêts de ses citoyens, et il serait sage pour les Africains de suivre un exemple similaire. L’Afrique doit comprendre que l’ère de la dépendance vis-à-vis de la politique des puissances occidentales est révolue. Le moment est venu pour les nations africaines de définir des stratégies de développement autonomes, de se concentrer sur la consolidation de leurs propres forces plutôt que d’attendre des gestes extérieurs. Le continent dispose de ressources naturelles immenses, d’une jeunesse dynamique, de divers talents et d’une culture riche qui peuvent être mis à profit pour impulser un développement durable.
Ce ne sont pas les discours des dirigeants occidentaux qui devraient définir le futur de l’Afrique, mais la vision collective de ses peuples et de ses leaders. Les pays africains doivent commencer à réfléchir à des stratégies qui allient indépendance et coopération. Par exemple, le commerce intra-africain, par le biais de l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), est un levier crucial pour libérer l’Afrique de la domination des puissances extérieures. En renforçant ses liens internes, l’Afrique pourra non seulement accroître sa compétitivité, mais aussi faire face plus efficacement aux pressions extérieures.
De plus, l’Afrique devrait investir davantage dans l’innovation technologique et les infrastructures locales pour réduire sa dépendance à l’égard des technologies importées. Le développement d’industries locales, la promotion des startups et le soutien aux entreprises africaines doivent devenir des priorités afin de stimuler une croissance organique. Dans ce contexte, les relations avec les puissances mondiales comme les États-Unis doivent être vues sous l’angle de partenariats qui servent les intérêts mutuels, mais jamais au détriment de l’autosuffisance du continent.
L’Afrique doit aussi redoubler d’efforts pour instaurer un leadership politique plus fort et plus solidaire à l’échelle continentale. Cela passe par la construction de gouvernements stables, transparents et respectueux des droits humains. Une Afrique unie et politiquement stable sera plus à même de négocier des accords internationaux qui respectent ses intérêts et qui garantissent des bénéfices réels pour ses populations.
Donald Trump ne doit pas être vu comme un obstacle, mais comme un catalyseur pour que l’Afrique prenne conscience de son potentiel inexploité. Ce retour à la Maison Blanche est une invitation à l’Afrique pour se libérer de la dépendance et du complexe de subordination face aux politiques des puissances extérieures. En forgeant une trajectoire claire, en agissant de manière proactive et en s’appuyant sur ses propres ressources et talents, l’Afrique peut construire un avenir où elle n’attendra plus passivement les décisions des autres, mais agira avec une confiance renouvelée dans ses capacités à prendre en main son propre destin.
Ainsi, loin d’être une menace, ce retour de Donald Trump devrait servir de point de départ pour une Afrique consciente de sa force et capable de s’imposer comme un acteur respecté sur la scène internationale. Ce n’est pas à la politique des présidents occidentaux de dicter le futur de l’Afrique, mais aux Africains de s’affirmer pleinement, de repenser leurs stratégies de développement et de travailler à construire des relations internationales fondées sur le respect et les intérêts partagés.