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Lula, Trump, Mahama : La saison des anciens présidents

Dans le paysage politique mondial, une tendance intrigante se dessine. Le retour d’anciens présidents à la tête de leurs nations. Luiz Inácio Lula da Silva au Brésil, Donald Trump aux États-Unis,  John Dramani Mahama au Ghana symbolisent cette « saison des anciens présidents ». Le phénomène soulève des questions essentielles : pourquoi les peuples choisissent-ils de redonner une chance à des figures politiques du passé, et quelles leçons tirer de ces retours au pouvoir ?

La nostalgie collective joue un rôle clé dans ces choix. Les électeurs associent souvent ces leaders à des périodes de prospérité ou de stabilité. Lula, par exemple, a capitalisé sur son bilan en tant que « président des pauvres », qui avait réduit les inégalités sociales et marqué l’essor économique du Brésil. De son côté, Trump, malgré sa présidence controversée, a su mobiliser une base conservatrice insatisfaite de l’administration Biden, marquée par des divisions internes et des défis économiques. Au Ghana, Mahama semble bénéficier de la désillusion face aux successeurs de son administration, perçus comme inefficaces face aux problèmes socio-économiques persistants.

Ces retours peuvent être perçus comme des preuves de l’instabilité des systèmes politiques contemporains. Dans un monde confronté à des crises multiples économiques, sociales et climatiques, l’expérience passée de ces dirigeants devient un argument central. Les électeurs recherchent des figures familières pour naviguer dans des contextes incertains. Pourtant, ces retours ne sont pas sans risques : ils peuvent renforcer les divisions politiques, créer des attentes irréalistes ou donner lieu à des gouvernances répétitives, mal adaptées aux défis actuels.

Le retour des anciens présidents invite aussi à une réflexion plus large sur les démocraties modernes. Ces phénomènes traduisent une quête d’équilibre entre stabilité et innovation. Les peuples choisissent parfois de revisiter le passé pour construire un avenir qu’ils espèrent meilleur. Mais, au-delà de la nostalgie, le succès de ces leaders dépendra de leur capacité à innover tout en s’appuyant sur les leçons de leurs premiers mandats. Une chose est sûre : la saison des anciens présidents reflète autant une quête de renouveau qu’une tentative de réconciliation avec un passé idéalisé.

AMO KOUGNIGBAN

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