Les associations de consommateurs ATC (Association togolaise des consommateurs), LCT (Ligue des consommateurs du Togo) et MMLK (Mouvement Martin Luther King) ont tenu une conférence presse ce jeudi 31 octobre 2024 à Lomé. Le thème de cette rencontre, « La qualité des services et la satisfaction des consommateurs des services de téléphonie au Togo », a permis de faire le point sur le rapport de l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) concernant la qualité de service (QoS) des opérateurs togolais.
Dans le cadre de cette première campagne nationale, menée du 15 juillet au 23 août 2024, l’ARCEP a constaté des progrès dans la qualité des services mobiles au Togo. Cependant, de nombreux défis demeurent, notamment la couverture en zones rurales. C’est dans cet esprit que les associations ont encouragé les deux principaux opérateurs du pays, Togocom et Moov Africa Togo, à explorer des solutions technologiques innovantes pour améliorer la connectivité dans les régions les moins desservies.
Pour Dr Emmanuel Sogadji, président de la LCT, il est impératif de renforcer les infrastructures existantes et d’adopter des solutions alternatives pour les zones rurales. « L’augmentation des investissements dans l’infrastructure, notamment par l’installation de nouvelles antennes et stations de base, est indispensable pour améliorer la couverture mobile », a-t-il déclaré. Il a également mentionné des technologies telles que les réseaux maillés, les satellites ou même les drones, qui peuvent offrir des alternatives là où les infrastructures traditionnelles sont impraticables ou coûteuses. Ces associations soulignent que plusieurs pays ont déjà opté pour des technologies innovantes pour résoudre leurs problèmes de connectivité rurale. « Par exemple, au Kenya, les réseaux maillés permettent aux appareils de se connecter entre eux, créant un maillage qui étend la portée du signal sans nécessiter d’infrastructure centralisée coûteuse. En Inde, des opérateurs comme OneWeb et Starlink utilisent des satellites pour fournir un accès Internet dans des régions éloignées », précise-t-il.
Mais les associations ne se sont pas arrêtées aux constats ; elles ont aussi formulé des conseils pour transformer le secteur de la téléphonie mobile au Togo. Elles estiment qu’une concurrence accrue entre les opérateurs serait bénéfique pour les usagers, tant sur le plan de la qualité des services que des tarifs. L’ATC, la LCT et le MMLK recommandent donc « un renforcement de la concurrence entre les opérateurs mobiles au Togo, ce qui, d’après elles, aidera à améliorer la qualité des services et réduire les prix ».
Ces associations appellent aussi à consolider le cadre de régulation tarifaire pour éviter les pratiques anticoncurrentielles. Elles suggèrent que l’interconnexion entre les réseaux des différents opérateurs serait un moyen efficace de combler les lacunes dans certaines zones. « L’interconnexion entre les réseaux permettrait d’améliorer la couverture, notamment là où l’un ou l’autre des opérateurs peine à offrir un service optimal », ont-elles souligné.
La transparence dans les offres tarifaires est également mise en avant. Selon elles, les consommateurs doivent être en mesure de faire des choix éclairés ; pour cela, les opérateurs devraient rendre leurs tarifs clairs et compréhensibles. « L’imposition des obligations de transparence sur les offres tarifaires permettra aux consommateurs de faire des choix éclairés », affirment-elles.
Enfin, ces organisations n’ont pas manqué d’appeler les opérateurs de téléphonie mobile à mieux prendre en compte les réclamations des usagers, trop souvent négligées. Pasteur Edoh Komi, président du MMLK, a insisté sur l’importance de l’écoute des plaintes des consommateurs et sur la nécessité de leur apporter des réponses dans des délais raisonnables. « Nous appelons les opérateurs de téléphonie mobile, en particulier leurs services de réclamation et après-vente, à considérer les réclamations des consommateurs et à veiller à ce qu’elles soient traitées dans un délai raisonnable », a-t-il déclaré. Il souligne que ces réclamations sont souvent liées à des problèmes de fraude et d’arnaque, perpétrés par des individus mal intentionnés qui utilisent les réseaux pour tromper les consommateurs.
En conclusion, les associations de consommateurs togolaises souhaitent que ces recommandations soient prises en compte pour rendre le secteur de la téléphonie mobile plus performant, accessible et transparent au Togo. Elles aspirent à voir un marché où la satisfaction des usagers est la priorité des opérateurs, et où les consommateurs bénéficient de services fiables et abordables.