Enseignant-chercheur à l’Université de Lomé, Dr Ekoué Folly Gada est l’un des panélistes de la conférence-débat organisée le mardi 09 avril 2024 à Lomé par la Plateforme de la société civile pour la bonne gouvernance et la transparence démocratique (PSC-BGTD). Placée autour du thème constitution : « loi fondamentale immuable ou adaptable à l’évolution socio-culturelle et politique de la société », cette initiative pédagogique de la PSC-BGTD vise à avoir des avis des juristes et professeurs d’Université sur la réforme constitutionnelle en cours actuellement au Togo et qui anime les débats depuis son adoption le lundi 25 mars dernier par les députés à l’Assemblée nationale.
Également acteur politique, il a toujours souhaité l’adaptation des constitutions africaines aux réalités africaines. Il reste convaincu que tout comme le temps ou encore l’homme, la Constitution doit aussi évoluer dans le temps en tenant compte des réalités socio-culturelle et politique de chaque pays. Fort de cela, par rapport à la réforme constitutionnelle qui fait couler d’encre et de salive actuellement dans le pays, Dr Gada est favorable au passage du Togo à une Vème République avec un régime d’autant plus que la question ne date pas d’aujourd’hui mais depuis 2017, selon l’écrivain.
Sur le sujet, il a demandé au Togolais d’avoir le courage de faire des expériences nouvelles parlant de la nouvelle Constitution avec le régime parlementaire.
Tout comme Me Dégli, Dr Gada a salué la décision du chef de l’État de demander une relecture de la loi.
« Il faut avoir le courage de faire des expériences nouvelles d’autant que la question même du passage à une Vème République n’est pas nouvelle. On l’avait soulevé en 2017. Cela ne devrait pas être une question sécrète ni occulte. Pas de mystère », a laissé entendre l’Universitaire.
Une Constitution inclusive
Le chef de l’Etat, dans un esprit d’ouverture et de dialogue, veut avoir une adhésion autour de la loi afin que la nouvelle constitution soit inclusive. Pour ce faire, il a renvoyé le texte le 29 mars dernier, aux députés, pour une relecture.
« Le Président de la République, attentif à l’intérêt manifesté par les populations à l’endroit de cette importante réforme, et dans un esprit d’ouverture et de dialogue constructif, a encouragé les députés à rester à l’écoute de tous les acteurs concernés, en vue de tenir compte de toutes les contributions tendant à enrichir notre Constitution », peut-on lire dans le communiqué qui a sanctionné la rencontre du chef de l’Etat avec le bureau de l’Assemblée nationale, le 03 avril 2024.
Des consultations nationales autour de la loi
Comme promis au chef de l’État le 03 avril dernier, l’Assemblée nationale a entamé depuis le lundi 08 avril 2024, sur toute l’étendue du territoire national, de « larges consultations avec toutes les parties prenantes de la vie nationale ». Ces consultations qui prendront fin le jeudi 11 avril, vont permettre aux différentes délégations parlementaires, d’édifier les populations sur les avantages du régime parlementaire adopté dans la nouvelle constitution le 25 mars dernier, contrairement au régime présidentiel dans lequel le pays était depuis quelques années déjà. Elles vont également recueillir leurs avis et propositions pour s’il le faut, améliorer le texte.