Politique

Révision constitutionnelle : ADDI, ANC, FDR, PSR, FCTD prisent le chef de l’État de prêter une attention particulière à la demande des Évêques

Depuis le lundi 25 mars 2024, le Togo a connu un tournant décisif dans son histoire politique avec une nouvelle constitution. L’Assemblée nationale a adopté une nouvelle constitution qui basculé le pays dans la Vème République. Désormais, le pays est passé du régime présidentiel au régime parlementaire. Cette révision constitutionnelle est décriée et critiquée par l’opposition et des acteurs de la société civile. De même, la Conférence des évêques du Togo (CET) a demandé au chef de l’État de surseoir à sa promulgation, pour dit-on, préserver la paix et la cohésion sociale. Dans une déclaration liminaire lue devant la presse le mercredi 27 mars 2024 à Lomé, des partis politiques de l’opposition, notamment l’ADDI, l’ANC, les FDR, le PSR et l’organisation de la société civile FCTD ont salué avec un profond respect, la déclaration de la Conférence des Évêques du Togo (CET) tout en encouragent toutes les confessions religieuses à leur emboiter le pas en vue d’une vie politique apaisée. Ils ont par ailleurs, prié le chef de l’Etat de prêter une attention particulière à la démarche de la CET, celle de surseoir à la promulgation de la Nouvelle Constitution. En intégralité, la déclaration liminaire des partis politiques et de l’Organisation de la société civile,…

Conférence de presse

Déclaration liminaire

L’Assemblée Nationale Togolaise, dont le mandat a pris fin depuis décembre 2023, a procédé à l’adoption d’une nouvelle constitution dans la nuit du 25 mars 2024, malgré l’indignation générale suscitée par la « proposition de loi de révision constitutionnelle », annoncée une dizaine de jours auparavant.

Cette nouvelle constitution qui institue un régime parlementaire est une entreprise unilatérale du régime RPT-UNIR, sans consultation des différentes composantes du peuple, attitude incompréhensible et blâmable, s’agissant de l’adoption du texte fondamental pour tout le pays. Il y a en outre une flagrante violation de la Constitution Togolaise.

En effet, non seulement l’Assemblée nationale dont le mandat a pris fin ne peut procéder à une révision constitutionnelle, mais aussi, s’agissant d’une nouvelle constitution, le recours au référendum était nécessaire conformément aux dispositions constitutionnelles en vigueur. Il y a manifestement violation délibérée et provocatrice des articles 52 et 59 al. 1 et 2 de la constitution Togolaise.

Cette entreprise intervenue avec une surprenante précipitation alors que le mandat des députés a déjà pris fin cache mal un dessein étranger aux intérêts du peuple et n’est uniquement qu’au service des intérêts égoïstes du système RPT-UNIR. Cette répugnante démarche constitue une atteinte à l’éthique indispensable à la vie publique et fragilise une fois encore, les exigences d’un vivre-ensemble harmonieux.

Les signataires condamnent avec fermeté cette attitude scandaleuse et s’engagent à résister à ce coup de force contre la constitution et le peuple togolais. Ils sont déterminés à mener une lutte âpre pour venir à bout du système RPT-UNIR et inscrivent les actions dans la durée. C’est pourquoi ils appellent le Peuple Togolais dans toutes ses composantes : ethniques, religieuses, professionnelles, sociales notamment, à se mobiliser pour mettre fin à cette forfaiture en vertu du devoir constitutionnel de tout citoyen. Des actions seront menées en concertation avec les autres formations politiques et associations sincèrement engagées dans le même combat en vue de la jonction des efforts pour faire cesser cette trahison.

Les signataires saluent avec un profond respect, la déclaration de la Conférence des Évêques du Togo (CET) et encouragent toutes les confessions religieuses à leur emboiter le pas en vue d’une vie politique apaisée. Ils prient le chef de l’État de prêter une attention particulière à leur démarche.

Les signataires rappellent au chef de l’État qu’il peut encore arrêter cette entreprise funeste pour épargner le pays d’une nouvelle crise aux conséquences imprévisibles sur les plans social, économique et humain. Ils l’exhortent vivement à le faire.

Fait à Lomé, le 27 mars 2024

ADDI, ANC FDR PSR FCTD

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