Les responsables de l’Afrocentricité Internationale Togo (AI Togo) n’ont pas voulu que le nouvel an Kamit, nouvelle année du peuple noir qui débute ce 19 juillet 2023, passe sous silence. Pour marquer le début de cette année qui est le 1er Djehity de l’année 6260, premier jour sur son propre calendrier, une série d’activités a été organisée dont une conférence de presse mardi 18 juillet 2023 à Lomé, pour mettre la lumière sur le calendrier en question et inviter le peuple noir à retourner à sa source.
« Les peuples du monde ont leur calendrier. Le peuple noir qui est Kamit a aussi son calendrier plus vieux que les autres calendriers mais qui a été souvent mis dans l’éteignoir depuis des millénaires », a expliqué Dr Koffi Klouvi, Médecin Endocrinologue et diabétologue de son état, et Shenuti (président) de l’AI-Togo.
Ce calendrier d’après Dr Klouvi, est basé sur l’agriculture, sur le lever du soleil avec l’étoile brillante Sirius. Ce calendrier est fait de 12 mois avec 3 semaines de 10 jours chacune. Après les 12 mois, il y a 5 jours qu’on consacre à nos divinités que sont Osiris ou Ousirê, Isi ou Aséta, Horus ou Hor ou Ahonsou, Seth et Nephtis ou Nabintou.
« La spiritualité africaine a subi une pression de l’impérialisme religieux avec l’imposition de l’Abrahamisme alors il faut que le peuple noir se réveille », a laissé entendre Shenuti Koffi Klouvi.
Au cours de cette rencontre avec la presse, les docteurs Koffi Klouvi et Sodjehoun Apeti, tous responsables de l’association Afrocentricité Internationale Togo, ont développé et expliqué les valeurs traditionnelles africaines et souhaite une renaissance africaine.
Selon Dr Sodjéhoun Apéti, Interniste et gériatre de son état, vice-président de l’Afrocentricité Internationale Togo, il faut mettre les valeurs noires au cœur de notre quotidien, ceci en retrouvant et en retournant à la culture africaine pour remonter dans le concert des nations.
La Renaissance Africaine est connue comme étant la voie de sortie de l’abime obscure des noirs du fait d’agressions répétées du berceau de l’humanité et des civilisations organisées par les leucodermes depuis au moins 3000 ans.
Pour lui, la violence épistémologique a fait des Kamits des errants cosmopolites ne sachant pas réellement quoi faire et où aller. Ainsi, la Renaissance impose une « Réincarnation Africaine ».
« Un retour à nos valeurs ancestrales s’avère indispensable. Nous devons nous battre pour détruire la suprématie blanche en faisant mieux que nos prédécesseurs », a-t-il fait savoir.
Pour ladite association, on a imposé aux peuples noirs des religions ce qui laisse place au vagabondage. Le noir est chrétien, juif, musulman, bouddhiste, hindouiste, etc. On a réussi à lui inculqué que sa religion et sa spiritualité sont superstitieuses au point où le noir déclare que « les choses de mes ancêtres villageois ne sont pas esthétiques, c’est répugnant, c’est sale ».
En somme, l’AI Togo a invité les noirs à cesser de produire « des bananes en étant des manguiers ». S’approprier sa culture qui représente son vrai passé, sa spiritualité.
Le nouvel an Kamit
Les peuples Kamits se sont toujours structurés sur le plan socioculturel, économique, politique et spirituel et ont organisé leur année avec des périodes d’activités, de repos et de festivité. Une des fêtes majeures est le nouvel an, fête agraire encore en vigueur. Étant un peuple sédentarisé et agricole, la fête du nouvel an est instituée sur la crue des fleuves en particulier du Nil à Kemet. Cette crue est la preuve d’une future année productive. Cette célébration permet d’offrir les prémices de la saison écoulée aux ancêtres bienfaiteurs. Personne ne doit manger ses récoltes avant le rituel. La variabilité de la crue a fait mettre en place des centres d’astronomie pour prévoir avec précision les périodes de crue et définir les fêtes.
