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SUNU Bank Togo : Les Centrales syndicales exigent le retour sans condition des 42 employés licenciés

Au Togo, les Centrales syndicales restées mobilisées aux côtés de 42 employés (15 hommes et 27 femmes : ndlr) de SUNU Bank Togo licenciés dont le SG du Synbank-Togo, SG du GSA et Porte-Parole en exercice de toutes les Centrales syndicales du Togo, pour motif économique par ladite banque. Face à la presse le samedi 11 octobre 2025 à Lomé, la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT), le Groupe des syndicats autonomes (GSA), l’Union nationale des syndicats indépendants du Togo (UNSIT) et la Synergie des travailleurs du Togo (STT) ont qualifié ce licenciement de « licenciements abusifs » et ont exigé le retour sans condition des 42 employés licenciés. Elles se disent prêtes à « user toutes les voies de recours légales pour que les droits des travailleurs victimes soient respectés ». 

Pour les Centrales syndicales, les employés ont été abusivement licenciés, avec « une brutalité hors du commun, mettant en avant des causes inexactes pour justifier les motifs économiques en violation, dans la forme, le fond, et la procédure, toutes les dispositions légales en la matière ».

La cause mensongère alléguée selon les Centrales syndicales

Premièrement, la Banque a évoqué la masse salariale trop importante et au final un plan de restructuration de la Banque. « Pourtant, c’était prévisible, prévu et évitable », ont estimé les Centrales.

Les faits relatés par les responsables des Centrales syndicales

En effet :

  • en 2019 déjà le Président du Conseil d’Administration avait été alerté par les délégués du personnel sur les premiers signaux de la mauvaise gouvernance de la Direction des Engagements qui avait à l’époque commencé par les rééchelonnements des créances comprises sur des durées variant entre 30 à 50 ans, sans aucune suite,
  • le 11 septembre 2023, les représentants du personnel de SUNU Bank Togo se sont retrouvés dans l’obligation d’alerter à nouveau le Président du Conseil d’Administration pour lui exprimer leur inquiétude sur le risque encouru par leurs emplois. Le Président du Conseil d’Administration a qualifié cette démarche d’irresponsable et a rassuré qu’aucun emploi n’est et ne sera menacé,
  • contre toute attente, douze(12) mois plus tard, le 20 Septembre 2024, le Conseil d’Administration prend la décision de licenciements pour motif économique basée sur la masse salariale exclusivement,
  • à l’annonce du licenciement pour motif économique en lien avec la masse salariale et les effectifs, les délégués du personnel ont demandé les documents nécessaires pour faire des suggestions et propositions mais l’employeur leur a opposé un refus catégorique,
  • c’est alors que les Syndicats SYNASSUR et SYNBANK ont demandé au Conseil d’Administration l’avis conforme de la Commission Bancaire de l’UMOA du fait que les Banques sont sous le contrôle de la Commission Bancaire de l’UMOA et que le Togo a ratifié le traité portant création de ladite Commission,
  • les syndicats lui ont aussi opposé conformément à l’annexe de la Convention portant création de la Commission Bancaire, seule cette dernière a les prérogatives de prononcer les motifs de la difficulté économique d’une banque et formuler une recommandation d’un plan de redressement,
  • se saisissant de ce contentieux, le Gouvernement avait demandé la suspension du processus et avait fait appel à la Commission Bancaire de l’UMOA,
  • les Conclusions de l’Audit de la Commission Bancaire de l’UMOA prescrivent que la masse salariale n’est pas la source des difficultés de SUNU Bank Togo mais plutôt ce sont des problèmes de gouvernance, des crédits accordés sans respecter la déontologie bancaire.
  • L’Employeur SUNU Bank Togo conformément aux dispositions règlementaires, ne peut plus continuer la procédure initiée le 20 Septembre 2024, la cause alléguée n’étant pas fondée, et mettre fin au contrat des travailleurs dont la liste a été envoyée à la Direction Générale du Travail, en dehors de quelque confirmation par le rapport définitif de la Commission Bancaire de l’UMOA,
  • Dans son rapport motivé du 31 janvier 2025, la Direction Générale SUNU Bank Togo, reconnait que les évaluations des collaborateurs ne sont pas objectives et orientées vers les performances. Les centrales syndicales du Togo estiment raisonnablement que les 42 salariés dont la masse salariale représente moins de 5% de la masse salariale annuelle de SUNU Bank Togo, ont été ciblés pour d’autres raisons qui sont ailleurs.
  • Il s’agit alors d’une décision discrimination motivée par le genre pour les 27 femmes et le mandat syndical qu’exercent les travailleurs protégés, ce qui est une violation des dispositions des articles 39 et 40 du code du travail du Togo.

Le vrai problème de SUNU Bank

Dans leur déclaration liminaire, les Centrales syndicales ont souligné que le vrai problème de SUNU BANK Togo « relève exclusivement de la mauvaise gestion que les employeurs veulent camoufler et leurs complices extérieurs ».

Ainsi, face à cette situation, à l’unanimité, les Centrales Syndicales du Togo se sont indignées de ce licenciement « abusif et discriminatoire des travailleurs à SUNU Bank Togo ». A l’occasion, elles ont dénoncé le fait que ce sont « les travailleurs qui en définitive paient le prix d’une mauvaise gestion dont ils ne sont pas responsables ».

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