
Le film African Glory, projeté le 10 décembre 2024 à Bamako, traduit une épopée méconnue : l’expédition de l’empereur Aboubacar II, souverain du Mali au XIVe siècle, qui aurait exploré l’Atlantique bien avant Christophe Colomb. Ce chef-d’œuvre, récompensé en 2023 au Festival international du film panafricain de Cannes, est une œuvre cinématographique qui appelle à revisiter l’histoire africaine avec lucidité et fierté.
L’importance d’enseigner aux Africains leurs vraies histoires ne saurait être sous-estimée. Pendant des siècles, les récits coloniaux ont façonné l’imaginaire collectif, reléguant l’Afrique au rang de spectatrice passive de l’histoire mondiale. Ces récits, souvent empreints de faussetés, ont occulté les prouesses des civilisations africaines, dévalorisant ainsi les cultures locales et sapant la confiance des Africains en leur propre héritage.
Reprendre possession de cette histoire est un acte de libération. Ce processus passe par l’inclusion dans les programmes éducatifs des faits glorieux et des figures emblématiques, comme celle d’Aboubacar II. Cela permettrait de montrer aux jeunes générations que l’Afrique a toujours été un acteur majeur de l’histoire, avec des contributions significatives dans les domaines scientifiques, artistiques, et commerciaux bien avant l’arrivée des puissances coloniales.
La maîtrise de son histoire est également un levier de développement. Elle nourrit l’estime de soi et inspire des modèles locaux capables de rivaliser avec les figures historiques imposées par d’autres cultures. La culture, en tant qu’ensemble de valeurs et de savoirs, devient alors un outil puissant pour façonner une identité forte et affronter les défis contemporains avec assurance.
L’exemple de African Glory prouve que déconstruire les récits coloniaux ne se limite pas à un exercice académique : c’est une démarche émancipatrice. C’est pourquoi, dans les écoles, dans les universités, et même dans les cercles informels, il est impératif de célébrer et de transmettre les vérités historiques africaines. Car un peuple qui connaît son passé peut envisager son avenir avec confiance.




