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Afrique : Stop aux titres, place aux bâtisseurs

Les jours, les semaines, les mois et les années passent avec leur lot d’expériences, mais certains semblent refuser d’apprendre de l’histoire. Le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, vient d’être élevé au rang de Maréchal, un titre pompeux qui suscite bien des interrogations. Alors qu’il vient à peine d’arriver au pouvoir et que les attentes de son peuple sont immenses, il n’a trouvé mieux que de se prêter à cette glorification personnelle. Pourtant, les défis du Tchad sont nombreux : lutte contre la pauvreté, éducation, santé, infrastructures, et surtout, restauration des libertés fondamentales.

Cette élévation reflète une tendance bien trop fréquente en Afrique, celle de dirigeants obsédés par les titres et les honneurs personnels. L’histoire regorge d’exemples édifiants. Mobutu Sese Seko, « roi du Zaïre », s’était affublé de titres grandiloquents, transformant son règne en un culte de la personnalité tandis que son peuple sombrait dans le dénuement. Jean-Bedel Bokassa, dans un excès de vanité, s’était proclamé empereur lors d’une cérémonie coûteuse, oubliant les besoins fondamentaux des Centrafricains. Ces figures, pourtant décriées par l’histoire, continuent d’inspirer certains dirigeants, qui semblent préférer les paillettes aux responsabilités.

Mais que veulent réellement les Africains ? Les peuples ne réclament pas des maréchaux, des empereurs ou des « pères de la nation ». Ils veulent des bâtisseurs, des hommes et des femmes capables de transformer leurs vies. Ils aspirent à des dirigeants qui, au lieu de se perdre dans des cérémonies et des médailles, se consacrent à construire des écoles, des routes, des hôpitaux, et à créer des opportunités pour tous.

Le véritable honneur pour un leader ne réside pas dans un titre, mais dans son impact sur la vie de ses concitoyens. Les Africains méritent des dirigeants qui les guident vers un avenir meilleur, en respectant les libertés, en renforçant les institutions et en garantissant la justice sociale. L’heure est venue de laisser derrière nous les pratiques d’un autre âge. La grandeur ne se mesure pas au poids des décorations, mais à l’héritage laissé aux générations futures.

Alors, que nos dirigeants se détournent des fastes inutiles et se concentrent sur l’essentiel : bâtir des nations fortes, justes et prospères. L’histoire retiendra ceux qui auront changé des vies, pas ceux qui auront collectionné des titres.

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