Le Togo montre qu’un développement respectueux de l’environnement est possible, même dans un contexte de ressources limitées. Reboisement, transition énergétique et plaidoyer international, le pays se dote des outils nécessaires et surtout efficaces pour répondre aux enjeux écologiques qui se présentent à ce XXIe siècle.
La déforestation est l’un des principaux défis environnementaux au Togo, avec près de 3 700 ha de forêts détruits chaque année. Cette réalité, aggravée par la consommation quotidienne de bois d’énergie par les ménages, pousse le gouvernement à multiplier des solutions.
Vers des alternatives moins polluantes
Parmi elles, les foyers améliorés, ces dispositifs ingénieux qui réduisent la consommation de bois et limitent les émissions de fumée. Lors d’une campagne en 2021, 1 500 de ces foyers ont été distribués dans 7 écovillages. Ces foyers sont rendus encore plus accessibles grâce au Projet de production, distribution et suivi accompagnement de 260 000 foyers améliorés.
Pour accompagner cette transition, le gaz butane bénéficie, depuis une dizaine d’années, d’une subvention importante. Bien que cette mesure n’ait pas encore éliminé totalement l’utilisation du charbon de bois, elle facilite l’accès des ménages à une alternative moins destructrice pour les forêts. En 2022, le gouvernement y a investi 10,4 milliards de francs CFA.
Contre la déforestation
Le Togo fait bien plus en intensifiant ses efforts pour restaurer ses écosystèmes dégradés et lutter contre la désertification. En 2022, le pays a planté plus de 5 millions d’arbres, couvrant une superficie de 8 000 hectares, une avancée de 57 % par rapport à l’année précédente.
L’engouement pour la reforestation s’est poursuivi en 2023, lorsque près de 2 millions de plants ont été mis en terre lors de la Journée nationale de l’arbre célébrée chaque 1er juin. Pour 2024, le Togo a des ambitions encore plus grandes : 21 millions d’arbres à planter et 125 532 hectares d’écosystèmes à restaurer.
C’est un défi colossal que l’exécutif a décidé de relever avec un objectif final de planter un milliard d’arbres d’ici 2030. Un rêve vert qui pourrait bien devenir une réalité, à mesure que les efforts s’intensifient. D’un autre côté, dans le domaine de l’énergie, le Togo frappe fort.
La centrale solaire de Blitta, joyau technologique, alimente des milliers de foyers en énergie propre. À cela s’ajoute la centrale thermique à gaz de Kékéli Efficient Power qui diversifie encore davantage le mix énergétique. L’objectif national est clair, c’est d’atteindre 50 % d’énergies renouvelables d’ici 2030.
Des initiatives qui sauvent des vies
Ce combat pour l’environnement n’a pas qu’un impact écologique, il sauve aussi des vies. Les foyers améliorés et l’usage croissant du gaz réduisent les fumées nocives que les femmes et les enfants inhalent chaque jour, protégeant leur santé.
De plus, ces efforts permettent de renforcer la résilience des communautés rurales, souvent premières victimes des changements climatiques. Par exemple, les cantines scolaires, un programme phare du gouvernement, sont désormais équipées de cuisinières à gaz pour éviter le recours au charbon de bois.
Le Togo se fait entendre sur la scène internationale
Lors de la COP 29 à Bakou, en Azerbaïdjan, le président togolais Faure Gnassingbé n’a pas mâché ses mots. Dans un discours incisif, il a dénoncé l’inaction des grandes puissances, principales responsables des émissions de gaz à effet de serre, tout en plaidant pour des financements conséquents en faveur des pays africains.
Le Togo, a-t-il rappelé, ne reste pas les bras croisés. Des programmes de reforestation, une transition énergétique verte et une protection renforcée de la biodiversité côtière traduisent l’engagement du pays. « Nous avons fait de la durabilité le pilier de notre développement », a-t-il affirmé devant plusieurs dirigeants mondiaux.