Le 4 novembre 2024, le ministre des Enseignements primaire et secondaire, Professeur Dodzi Komla Kokoroko, a émis une note de service pour alerter sur une problématique persistante au sein de l’éducation togolaise : les fautes récurrentes dans les productions écrites et orales des élèves. Malgré des efforts continus pour améliorer la qualité de l’enseignement, il apparaît que de nombreux élèves peinent à maîtriser les bases de la langue française. Face à ce constat préoccupant, le ministre a lancé un appel à l’action, exhortant les enseignants, directeurs et conseillers pédagogiques à redoubler d’efforts pour assurer une meilleure acquisition des compétences linguistiques.
Dans cette note, le ministre souligne qu’il est « plus qu’urgent de prendre des dispositions d’ordre pédagogique » afin de renforcer toutes les activités qui contribuent à la maîtrise de la langue. Il appelle à une approche pédagogique renforcée, fondée sur l’exploitation de textes et d’œuvres de qualité, autour desquels graviteront les sous-disciplines telles que le vocabulaire, la grammaire, et la conjugaison. Ce socle solide permettra aux apprenants d’améliorer leur compréhension et leur expression en français.
Par ailleurs, la dictée, « exercice fondamental souvent négligé » est présentée comme un élément clé pour bâtir des compétences solides. Le ministre recommande différentes formes de dictées : « la dictée progressive, la dictée reconstituée, la dictée à trous, la dictée à pièges, la dictée parlée ou commentée ». Ce large éventail de formats est conçu pour multiplier les occasions d’entraînement, en diversifiant les approches afin de stimuler l’intérêt des élèves et de favoriser leur engagement dans l’apprentissage.
La note du ministre souligne aussi la responsabilité partagée dans cette mission. En effet, il insiste sur le fait que « la maîtrise de la langue par nos apprenants est un devoir qui incombe non seulement aux maîtres et professeurs de français, mais également à tous les enseignants, quel que soit la matière enseignée ». Les enseignants, toutes disciplines confondues, sont donc encouragés à porter une attention accrue aux erreurs de langue dans les copies des élèves, plutôt que de se concentrer uniquement sur la justesse des réponses ou des contenus.
Ainsi, chaque enseignant doit intégrer cet aspect de correction linguistique dans ses pratiques pédagogiques, veillant à ce que les élèves ne soient pas seulement évalués sur le fond mais aussi sur la forme. Les directeurs, inspecteurs et conseillers pédagogiques sont eux aussi sollicités : ils sont invités à « veiller scrupuleusement aux différents aspects de la langue lors de leur visite de classe et à accompagner les enseignants dans leur démarche pédagogique ».
Par cette note de service, le Ministre Kokoroko rappelle que la rigueur linguistique est un enjeu collectif, un engagement commun pour faire des apprenants togolais des locuteurs et rédacteurs confiants, capables de s’exprimer avec précision. Le ministre conclut en réaffirmant sa « confiance en l’implication de tous les acteurs du système éducatif pour asseoir des compétences de vigilance orthographique chez nos apprenants ».