Adoptée et signée le 15 octobre 2016 à Lomé lors d’une session extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA), la Charte Africaine encore appelée la Charte de Lomé sur la sécurité et la sureté maritimes et le développement en Afrique peine à être ratifiée par plusieurs Etats africains. Consciente que les enjeux sont multiples par rapport à cet outil juridique, Mme Yevona Akuélé Lawson Adanlété, présidente continentale de WIMAFRICA, une organisation des femmes maritimes des pays membres de l’Union Africaine, compte mobiliser les siennes pour convaincre les pays à ratifier le document. Pour ce faire, elle a organisé un atelier dans le cadre de la célébration en différée ce mardi 1er août 2023, au Port autonome de Lomé, de la Journée africaine des mers et des océans (25 juillet) et de la Journée internationale de la femme africaine (31 juillet).
« Contribution des femmes maritimes à la ratification de la charte africaine sur la sûreté et la sécurité maritimes et le développement en Afrique (Charte de Lomé) ». C’est le thème retenu pour célébrer les deux évènements qui selon Mme Yevona Akuélé Lawson Adanlété, présidente continentale de WIMAFRICA, les interpelle en tant qu’acteur pour l’émergence et un leadership accru face aux enjeux maritimes.
Pour elle, elles ont voulu coupler ces deux célébrations pour en faire une afin d’interpeller toutes les femmes tout comme les hommes à se mettre ensemble pour préserver le milieu marin.
En organisant ces évènements, elles veulent prouver à l’opinion internationale tout l’intérêt que les femmes maritimes portent au bien-être des femmes et hommes du secteur maritime et surtout à la préservation du milieu marin.
Le Togo étant le premier pays a ratifié la Charte africaine le 30 décembre 2026 sur la sécurité et la sureté maritimes et le développement en Afrique, depuis Lomé, Mme Lawson Adanlété lance un appel à « tous les pays membres de WIMAFRICA pour que les femmes dans ces différents pays s’organisent pour plaider en faveur de la ratification de cette Charte ». Pour elle, « les femmes maritimes ont un rôle prépondérant à jouer pour la ratification de la Charte de Lomé ».
« Faire en sorte que nous puissions préserver les atouts du secteur maritime », a-t-elle laissé entendre.
Pour convaincre les pays à ratifier le document, la présidente continentale de WIMAFRICA compte en collaboration avec ses camarades d’autres pays, faire des sensibilisations, des plaidoyers et autres lobbyings auprès des autorités pour leur faire comprendre la nécessité de la ratification de ce document.
« Le dynamisme et l’engagement des femmes qui œuvrent pour la ratification de la charte de Lomé dans tous les pays africains, rentrent en symbiose avec l’Action de l’Etat, traduite par la feuille de route du Gouvernement », a déclaré Yentcharé Kombaté, SG du Port autonome de Lomé.
Représentant le ministre de l’Economie maritime, de la pêche et de la protection côtière, Ismaël Komi Kodjo, le Directeur de cabinet de ce ministère, tout en félicitant WIMAFRICA pour l’initiative, s’est réjouit de l’organisation de cet atelier qui va « définir les grands axes en vue de permettre aux femmes de faire des plaidoyers auprès de leurs autorités compétentes pour la ratification de la charte ».
Au cours de l’atelier marquant la célébration des deux journées, les femmes des secteurs maritime et portuaire ont été entretenues sur des thématiques relatives à la Charte de Lomé. Ainsi, après la présentation des grands axes de la Charte, elles ont suivi une communication sur les enjeux de la Charte pour les femmes et une autre relative aux perspectives pour contribuer à sa mise en œuvre.
Par ailleurs, la Charte de Lomé se veut un cadre juridique de coopération et d’harmonisation des actions pour réprimer les actes de piraterie, les trafics illicites de tout genre par voie maritime et la pollution des eaux.
Créée en 2015, WIMAFRICA contribue à la promotion et à la coopération entre les organisations nationales, régionales et internationales qui œuvrent pour l’égalité du genre, l’autonomisation, le renforcement des capacités et le développement de l’entreprenariat des jeunes filles et femmes du secteur portuaire et maritime tant du secteur formel qu’informel.
Pour rappel, cette double célébration a été organisée par WIMAFRICA avec l’appui du Port autonome de Lomé, l’AFPAL, la SYFCAP et autres.