Accaparement des terres: Zozokondji (Agou), Datcha (Ogou), Tchékpo Dédékpoè (Yoto), Dalavé (Zio), Zafi Kpessime (Yoto), … sur une braise ardente Featured

dimanche 3 juillet 2022 970
Pasteur Edoh Komi posant avec des victimes d'accaparement des terres à Lomé le vendredi 1er juillet 2022 Pasteur Edoh Komi posant avec des victimes d'accaparement des terres à Lomé le vendredi 1er juillet 2022

S’il y a des phénomènes qui menacent la paix et la cohésion sociales au Togo, c’est bien les litiges fonciers ou encore les accaparements des terres. Malgré des décisions judiciaires pour trancher ces affaires, certaines personnes préfèrent user de la force brute pour aller brimer souvent les vrais propriétaires terriens. Dans les coins et recoins du Togo, c’est l’amertume et la désolation. Des cœurs brisés. Actuellement dans certaines localités du pays, la paix et la cohésion sociales est menacée. Pire encore, craignant pour leur vie, il y a des propriétaires terriens qui qui ont fui leurs maisons pour devenir des refugiés forcés. De Datcha dans l’Ogou, à Zafi Kpessime dans le Yoto en passant par Zozokondi dans l’Agou, Dalavé dans le Zio et Tchékpo Dédékpoé toujours dans le Zio, la situation est préoccupante par rapport au phénomène de l’accaparement des terres. Devant la presse le vendredi 1er juillet 2022 à Lomé, les collectivités venues de ces différentes localités ont fait des témoignages émouvants et pitoyables.

Dépassées par la triste réalité quotidienne sur le terrain et ceci, malgré certaines décisions judiciaires en leur faveur mais qui sont toujours foulées au pied par certaines autorités et autres citoyens, des collectivités, victimes des accaparements de terres, avec l’assistance du Mouvement Martin Luther King, la Voix des Sans Voix (MMLK), s’en remettent au Chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, Premier Magistrat du Togo, pour prendre le taureau par les cornes.

Plus que des maux sociaux, les litiges fonciers sont de véritables bombes à retardement

A Zozokondji dans la préfecture d’Agou, par exemple, selon les informations données par certaines victimes, l’actuel Chef dudit village lotisse tout le village à la grande surprise des populations. Pire encore ont fait savoir des victimes, « des tracteurs ont déjà détruit les champs des paysans » sous prétexte que, les terres sont vendues à des personnes dont les propriétaires ne connaissent même pas l’identité.

Pour le cas de Tsékpo Dédékpoé dans le Yoto, un individu dit être le propriétaire de plus de 1600 hectares. Fort heureusement, dans cette localité, le chef canton, le Maire de Yoto 2, le Procureur d’après les victimes, refusent  de signer les documents à ce soit disant « acquéreur » de plus de 1000 hectares.

Ce qui est surprenant, malgré les convocations des autorités compétentes, ces individus qui donnent de l’insomnie aux villageois et autres propriétaires de terrains, ils ne répondent pas et poursuivent allègrement leurs basses bésognes.

Dans son témoignage le vendredi dernier, une collectivité a affirmé que malgré la décision rendue par la Cour d’Appel, et la Cour Suprême en leur faveur, c’est maintenant que les individus foulant au pied cette décision, viennent avec de  gros bras qui  sont appuyés par les forces de l’ordre pour procéder à des morcellements, à des destructions de biens et autres sur le terrain et autres.

Dans certaines localités, précisément à Zafi Kpessime, déjà trois mois, les paysans sont interdits de mettre pied dans leur champ. Certaines des victimes sont poursuivies et ne dorment plus sous leur toit.

Selon les informations, actuellement, le chef du village  de Zafi Kpessime, localité située  les préfectures de Yoto Yoto et Zio et DALAVE (Zio)  et  notables croupissent à la prison civile de Vogan depuis quelques jours sans aucun procès. Pourtant, ils sont les victimes d’accaparement de terres. Les témoignages des victimes le vendredi font froid au dos et sont interminables.

 « Après avoir écouté les victimes qui sont venues vers nous, nous avons estimé que, les cas sont trop sensibles qu’il faut de manière générale, les rassembler pour qu’elles puissent témoigner à la presse », a déclaré Pasteur Komi Edoh, Président du MMLK et Adjoint au Maire de la Commune Golfe 2.

Face à la situation sur le terrain, le Pasteur reste convaincu qu’on risque d’aller à des conflits communautaires qui risque de menacer la paix, la stabilité sociale. « (….). Nous avons estimé qu’il faut arrêter l’hémorragie et à travers les témoignages, on alerte les autorités notamment le président Faure Gnassingbé afin qu’il puisse en tant que magistrat suprême agir. Il faut agir avant que le pire n’arrive, a-t-il prévenu.  

Après la conférence de presse, le Président du MMLK rassure qu’un mémorandum sera adressé au président Faure Gnassingbé avec les parties concernées. Ce mémorandum reviendra en détails sur les faits et les agissements des individus tapis dans l’ombre qui téléguident les gros bras qui sèment la terreur dans ces localités et donnent de l’insomnie aux paisibles populations.
« Nous espérons que le président Faure Gnassingbé va nous comprendre par rapport au mémorandum et le problème va s’arrêter au niveau du pays. Mais dans le cas où il n y a pas eu écho, la justice Supranationale sera saisie », a souligné Pasteur Edoh Komi.

Last modified on dimanche, 03 juillet 2022 22:50