Société

Togo : Bonne lutte contre les pires formes de travail des enfants

Le pays se dresse comme un acteur déterminé dans la lutte contre les pires formes de travail des enfants, engageant des réformes courageuses et multipliant les efforts pour transformer les promesses en progrès tangibles. Des avancées confirmées par le Département du travail des États-Unis en 2023.

À travers les ruelles de certaines villes togolaises, il n’est pas rare de croiser des enfants portant des charges bien trop lourdes pour leurs frêles épaules ou s’échinant dans des ateliers de fortune. Dans les zones rurales, les enfants sont souvent contraints de travailler dans les plantations de cacao, de café ou de coton. Dans les centres urbains, d’autres sont piégés dans le cycle vicieux de l’exploitation domestique, exposés à des abus physiques et émotionnels.

C’est contre cette réalité déchirante que le Togo a lancé une riposte coordonnée et multiforme. Année après année, le pays renforce ses efforts pour garantir un avenir meilleur à ses enfants, faisant de la lutte contre l’exploitation infantile une priorité nationale.

L’éducation comme remède à l’exploitation

L’éducation est au cœur de la stratégie togolaise pour briser le cycle du travail des enfants. En 2023, le gouvernement a alloué 25 % de son budget national à la construction de centaines d’écoles et au recrutement de 4 500 enseignants.

Ces efforts visent à améliorer l’accès à une éducation de qualité, notamment dans les zones rurales, où les enfants sont plus susceptibles de travailler dans des conditions dangereuses. Pour soutenir les élèves les plus vulnérables, le Togo a également poursuivi son programme de repas scolaires et de soins de santé gratuits.

Respectivement, le premier programme a touché plus de 200 000 élèves en 2023 et le second a couvert 1,9 million d’élèves du préscolaire, primaire et secondaire public ainsi que des Instituts de formation en alternance pour le développement (IFAD) à travers 4,6 millions de prises en charge entre 2017 et 2024. Ces initiatives allègent le fardeau financier des familles, réduisant ainsi le risque que les enfants soient poussés vers des activités économiques pour subvenir aux besoins du foyer.

Il est tout aussi important de préciser que les mentalités évoluent grâce à des campagnes de sensibilisation à grande échelle. En 2023, les campagnes menées par le ministère de l’Action sociale et le Comité national de lutte contre le travail des enfants ont touché plus de 53 000 personnes à travers tout le pays.

Avancées législatives et institutionnelles

Toujours en 2023, une loi contre la violence sexuelle en milieu scolaire a été adoptée. Cette mesure s’ajoute à une série de réformes, notamment la création de la Commission nationale de lutte contre la traite des personnes, qui coordonne les actions gouvernementales et de la société civile. Entre 2017 et 2023, ces efforts ont conduit à la poursuite de 163 individus impliqués dans des cas de traite d’enfants, débouchant sur 60 condamnations.

Malgré ces avancées, les défis restent nombreux, comme l’a souligné le Département du travail des États-Unis dans son rapport. La pauvreté, les normes sociales et le manque de moyens de subsistance pour les familles continuent d’alimenter le travail des enfants. Cependant, les initiatives du Togo montrent qu’il est possible de rompre ce cycle.

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