Au Togo, en dépit de multiples efforts et initiatives du gouvernement dans la lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG), les violences continuent de faire encore des victimes sur le terrain. Consciente de cette réalité, l’Association des femmes épanouies pour le développement (AFED) a pris son bâton de pèlerin pour mener sans relâche, la lutte contre le phénomène. A Blitta, dans la région Centrale, l’AFED et ses partenaires dont Speak Up Africa veulent lutter contre les VBG à travers le projet « Voix Essentielles », lancé le vendredi 1er Août 2025, dans cette préfecture. C’était en présence des autorités administratives, communales, traditionnelles, de l’équipe de l’AFED, des invités…
En initiant le projet « Voix Essentielles », l’AFED et ses partenaires veulent éradiquer les Violences Basées sur le Genre (VBG) dans la région Centrale, particulièrement à Blitta et ses environs.
En effet, les VGB constituent un obstacle majeur au bien-être des populations et au développement durable des communautés.
Un fléau qui a de nombreuses conséquences lourdes, notamment la déscolarisation des filles et perte de leur potentiel éducatif, mauvaise santé physique et mentale des victimes, pauvreté renforcée due à la perte d’opportunités économiques, les tensions sociales et conflits familiaux, le frein au développement local et à la cohésion sociale.
Selon la présidente de l’AFED, Mme Rosalie Ata BIRREGAH, la lutte contre les VGB est un « devoir collectif » qui engage chaque acteur de la société, des familles aux institutions.
« La lutte contre les VGB n’est pas seulement une question de droits humains, c’est un levier puissant pour le développement durable », a-t-elle déclaré.
La Présidente de l’AFED a justifié leur mobilisation par le fait que malgré des efforts nationaux, « ces violences restent sous-déclarées et insuffisamment traitées ».
Doléances de l’AFED aux autorités compétentes
Profitant de l’occasion du lancement, l’Association des Femmes Epanouies pour le Développement a formulé des doléances à l’endroit des autorités compétentes. Il s’agit entre autres, du renforcement des dispositifs de prévention et de prise en charge des victimes ; l’application stricte et rapide des lois contre les auteurs de VBG ; l’intégration des VBG dans les plans de développement locaux ; la collaboration avec les chefs traditionnels et religieux.
« En réduisant les violences, nous favorisons la scolarisation des filles et la santé des femmes, ce qui augmente la productivité future et réduit les dépenses de santé », a rappelé Mme Rosalie Ata BIRREGAH.
Présents à cette rencontre, le Secrétaire général de la préfecture de Blitta, M. Katanga Esso-Hounâ et le représentant du Maire de la commune Blitta 1, M. Ponéi Roland ont déclaré que ce projet arrive à point nommé avec une approche inclusive et participative à travers la sensibilisation et la formation des communautés sur les conséquences des VBG. Ils restent persuadés que cette initiative va créer une synergie d’actions pour mieux prévenir, détecter et prendre en charge les cas de violence.
Pour M. Ponéi Roland, ce projet ne réussira que s’ils se l’approprient. « Il nous appelle à un sursaut moral et citoyen », a-t-il souligné.
Pour la réussite du projet à Blitta, M. Ponéi, a appelé à briser « le silence complice », « accompagner les victimes », « éduquer nos enfants dans le respect et l’égalité », et surtout, « déconstruire les stéréotypes qui nourrissent ces violences ».
A l’occasion, le Représentant du Maire de la Commune Blitta 1, a invité les parents, leaders communautaires, jeunes, femmes et hommes, à porter « cette initiative comme un engagement personnel et collectif ».
De son côté, le Secrétaire général de la préfecture de Blitta, M. Katanga Esso-Hounâ, a réaffirmé l’engagement des services déconcentrés de l’Etat à accompagner cette dynamique, et à veiller à ce que « ce combat contre les violences basées sur le genre reste une priorité constante dans la préfecture de Blitta ».
Au nom du préfet, il a réitéré leur détermination à accompagner « cette initiative et à soutenir toutes les actions qui visent à bâtir une société plus juste, plus équitable et plus humaine ».
Par ailleurs, le SG de la préfecture et le représentant du Maire ont salué cette initiative tout en exprimant leur soutien à l’AFED.
Pour rappel, après le lancement du projet, il est prévu les 4, 5 et 6 août 2025, toujours dans cette préfecture, un atelier de renforcement de capacités des 35 femmes de la Commune Blitta 1 dans la lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG).
