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Commune Vo3 : FECUTRAVO révèle l’importance de Fa dans les communautés

Togbui Kokouda Chardey, prêtre traditionnel de la divinité Etron Alafia veut éveiller les consciences à travers Fa, une science divinatoire ancestrale. Conscient que nombre d’africains sont en perdition ou errent par rapport à leurs traditions et cultures, il a initié la festivité Culture et tradition Vo3 (FECUTRAVO) dont la première édition a commencé depuis le jeudi 27 février 2025, à Dzrékpo-Koutivimé, dans la Commune Vo.

Placée sous le thème « l’importance de Fa dans nos communautés », la première édition de la FECUTRAVO, va regrouper les adeptes et autres des cultures et traditions endogènes pour échanger sur Fa et le faire connaitre aux populations de la préfecture de Vo en général et en particulier celles de Vo3. Le Fa, qui est une science divinatoire, qui permet de savoir ce que demain sera fait, de l’avis des initiés.

Selon le promoteur de la festivité, Togbui Koukouda Chardey, l’objectif de l’évènement « c’est réveiller les consciences », puisque pour lui, « nous avons beaucoup perdu en Afrique. Nous avons perdu nos valeurs ancestrales. Nous avons perdu notre personnalité. On se nourrit d’un complexe d’infériorité vis-à-vis des autres. Nous devons montrer notre dignité, notre personnalité, notre identité ».

« L’Africain doit revoir sa nature. C’est comme nous avons sacrifié notre âme. Un arbre qui n’a pas de racines tombe. Il faut qu’on reconnaisse notre racine. Seul l’arbre qui s’est enraciné qui peut vivre longtemps. Quand on est déraciné, on ne peut qu’errer. C’est ce que nous faisons. C’est ce qui est regrettable », a-t-il déclaré.

« D’autres pensent que ceux qui s’accrochent à la tradition sont des diables. Il n’y a aucune religion dans le monde qui n’est pas basée sur la tradition », a affirmé Togbui Chardey.

En organisant cette manifestation, ils veulent renouer avec leurs cultures et traditions  qui font d’ailleurs leur fierté, leur personnalité. « J’invite mes frères et sœurs africains à revenir à la source. Revenir à la source ne veut pas dire revenir à la barbarie. Non. Nous avons des valeurs. Aujourd’hui nous avons parlé du Fa. Est-ce que le Fa c’est une mauvaise chose ? C’est le Fa qui a créé ce monde. Aujourd’hui nous tous nous manipulons l’ordinateur avec les 256 signes. Mais malheureusement, les gens ne savent pas ces 256 signes sont issus du Fa. Ce qui n’a jamais changé jusqu’à ce jour. Pourquoi nous devons abandonner une telle valeur ? C’est scientifiquement prouver que c’est le Fa qui est le monde. Le Fa est composé de quatre éléments vitaux que sont l’air, la terre, l’eau et le feu. Prenez un seul élément de la nature qui n’est pas composé », a expliqué le Prêtre traditionnel.

L’évènement qui se déroule du 27 février au 1er mars 2025 sera marqué par des conférences publiques, des panels, des ateliers thématiques, de tables rondes, des ateliers de pratiques traditionnelles autours de plusieurs thématiques.

« Le Fa et son rôle dans la cohésion communautaire » ; « le Fa dans la musique et la danse » ; « le Fa dans la médecine traditionnelle » ; « le Fa et les générations futures » ;…Il est également prévu une soirée de contes et légendes autour du Fa.

Chaque jour, il est prévu des prestations des artistes suivies de projections de film de traditions des pays comme Inde, Haïti, Bénin, Ghana, Burkina Faso et Nouvelle Papouasie.

En honorant de sa présence à cette Festivité, Prof. Adovi Goe-Akué, a précisé qu’il croit « en à la tradition africaine, en l’identité africaine et dans cette identité africaine, il y a le Fa ». Pour lui, le Fa est une connaissance africaine qui est différente de l’horoscope européen. Elle est basée sur les signes. « Souvent, les gens pensent que c’est du vodou mais non. C’est une combinaison de 256 signes qui ont des histoires symboliques qui répondent à la vie des hommes. Il est fondamental que les Africains puissent avoir cette connaissance  ancienne ésotérique qui nous permet de nous guider dans notre vie », a souligné le Professeur de l’Université à la retraite.

S’agissant de l’importance du Fa dans la vie de chaque individu, il a rappelé que quand on est un homme, il faut savoir d’où l’on vient et où on va. Pour savoir oû on va et savoir poser les pas, le Fa vous oriente, vous met les limites et vous donne les orientations de la vie.

En procédant au lancement officiel de la première édition de FECUTRAVO, le Préfet de Vo, Kokou Léguédé a salué l’initiative qui va permettre de raconter ce que « nos aïeux nous ont légué ». Il a aussi salué « la détermination et le courage » des organisateurs. Ce qu’il a déploré c’est l’hypocrisie des gens qui se cachent et n’aiment pas s’afficher publiquement par rapport à leur appartenance culturelle et traditionnelle. « C’est ça qui est marrant, c’est ça qui est mauvais pour notre tradition. Si on est de la tradition, il faut qu’on s’affirme. Il faut qu’on soit déterminé à prouver cela aux yeux des autres. C’est cela qui va donner la valeur à notre tradition. C’est cela qui est le bon exemple pour un Togolais, pour un africain que nous sommes. Nous n’allons pas nous cacher derrière les rideaux et après célébrer autres cultures que ce que nos aïeux nous ont légués », a fait savoir le Préfet de Vo.

Par ailleurs, du dimanche 02 au mardi 04 mars,  il est prévu la cérémonie annuelle de la grande divinité Alafia.

 

 

 

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