Le vendredi 29 novembre 2024, un crime odieux a secoué la ville de Kpalimé, située à environ 125 kilomètres au nord-ouest de Lomé. Un agent de sécurité, bien connu des habitués du bar Montalia, a été retrouvé mort égorgé près du pont de la gare routière de Kpadapé. La veille, il avait célébré un anniversaire avec des amis avant de quitter le bar Beijago aux environs de 23 heures. Malheureusement, il n’atteindra jamais son domicile.
Le drame survenu à Kpalimé, où un agent de sécurité a été retrouvé mort égorgé le 29 novembre 2024, s’inscrit malheureusement dans une série de violences qui illustrent la montée de la cruauté dans nos sociétés. Bien que les circonstances de ce crime odieux ne soient pas encore élucidées, il nous invite à réfléchir sur une réalité alarmante : il est devenu terriblement facile pour certains de disposer de la vie humaine, souvent pour des raisons futiles ou incompréhensibles.
Les exemples récents abondent. Il y a quelques jours, des jeunes ont été surpris en train de comploter pour vendre un voisin comme s’il était un objet. Quelques mois plus tôt, à Lomé, un voisin a décapité une jeune fille innocente. À Agbavi, un jeune a été tué pour un simple téléphone iPhone. Ces tragédies ne sont que la pointe visible de l’iceberg, et leur récurrence révèle un glissement inquiétant de nos valeurs.
La déshumanisation galopante
Il semble que la vie humaine ait perdu son caractère sacré, remplacé par un climat où la violence est devenue une réponse courante, voire banale. La société moderne, avec ses défis économiques, sociaux et moraux, semble avoir engendré une génération où l’empathie et le respect d’autrui s’effacent devant l’égoïsme, la frustration et la quête effrénée de gains rapides.
Nos sociétés africaines ont longtemps été bâties sur le respect de la vie, la solidarité et la compassion. Ces valeurs doivent être ravivées dans les familles, les écoles, les lieux de culte et les communautés. Il est impératif d’inculquer à la jeunesse une conscience collective qui valorise la vie humaine au-delà des biens matériels ou des conflits mineurs.
Ce drame à Kpalimé, comme tant d’autres, n’est pas qu’un fait divers ; c’est un signal d’alarme. Si nous ne prenons pas des mesures aujourd’hui, que deviendra notre société demain ? Ce questionnement est une responsabilité collective : réapprenons à valoriser la vie, renforçons nos liens sociaux et cultivons un environnement où la dignité humaine est préservée.
Ce n’est qu’en nous appuyant sur les valeurs d’humanisme que nous pourrons espérer bâtir un avenir où de telles tragédies ne seront plus qu’un lointain souvenir.
AMO KOUGNIGBAN