Coopération

Sommet mondial sur la cuisson propre en Afrique : « Nous devons être réaliste », Faure Gnassingbé

Le Président de la République togolaise, Faure Essozimna Gnassingbé, a pris part le mardi 14 mai 2024 au siège de l’UNESCO à Paris, en France, au premier sommet mondial sur la cuisson propre en Afrique. Le chef de l’Etat a porté la voix de l’Afrique à cette rencontre internationale de haut niveau, organisée par le groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE), et a réuni des chefs d’État et de gouvernement, ainsi que des représentants d’institutions internationales, du secteur privé et de la société civile.

 

Prenant la parole, le chef de l’Etat s’est félicité de la tenue de ce sommet exclusivement consacré à la cuisson propre, une question qui engage l’avenir de l’Afrique. En effet, le constat fait sur le continent, est que la plupart des ménages adoptent des méthodes traditionnelles de cuissons. Pour preuve, la préparation des repas se fait encore sur les feux ouverts, des fourneaux avec le bois de chauffe, le charbon de bois et bien d’autres combustibles.

 

Devant l’assistance, le Président de la République a exposé les raisons fondamentales de la transition vers une cuisson propre en Afrique à savoir les effets nocifs des rejets du monoxyde de carbone dus à l’usage du bois de chauffe et du charbon de bois, la perspective d’une croissance verte du continent et les enjeux de développement social et d’équité genre.

 

Ainsi pour rompre avec cette pratique, le chef de l’Etat dans son intervention, prône la vulgarisation accrue de la cuisson par gaz liquéfié très efficace pour réduire les émissions de gaz à effets de serre, la cuisson électrique et les foyers améliorés et le financement des projets liés au crédit carbone.

 

Par ailleurs, Faure Gnassingbé a salué les progrès réalisés par le groupe de la Banque africaine de développement (BAD) dans la mobilisation des ressources en vue de la mise en œuvre continue des projets liés aux crédits carbone sur le continent. A l’occasion, il a invité, à cet égard, les gouvernements africains et le secteur privé à s’impliquer davantage dans la promotion du crédit carbone en Afrique.

 

« Ma conviction est qu’à l’avenir, les avancées viendront avant tout de l’implication de la puissance publique. Bien entendu, le secteur privé jouera un rôle important dans le succès de la cuisson propre en Afrique. Le fait que l’Afrique puisse représenter environ deux tiers de la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le passage à la cuisson propre ouvre des perspectives pour des solutions basées sur les crédits carbone », a-t-il déclaré.

Dans cette dynamique, pour aller plus loin et dans les perspectives de l’atteinte des ODD, le dirigeant togolais préconise quatre lignes d’actions. Il s’agit entre autres de la subvention des kits de cuisson propre à l’achat, la subvention pour assurer la stabilité des prix en vue de contrôler le coût du gaz liquéfié, l’appui des gouvernements aux ménages vulnérables, la gestion de la transition énergétique et la nécessité d’une régulation et d’une supervision accrue des initiatives liées aux crédits carbone.

Cependant, toutes ces ambitions ne seront concrétisées sans une synergie d’action réelle à l’échelle du continent. Conscient de cette réalité, le chef de l’Etat aussi a plaidé pour une coordination continentale des politiques énergétiques en vue de faciliter la transition vers la cuisson propre en Afrique.

Ainsi, cette nouvelle politique continentale permettra de développer une production continentale de gaz liquéfié qui offre une alternative nettement plus propre que la biomasse et des infrastructures adéquates et d’ajuster les fonds de financement des politiques de développement des énergies sur le continent.

« Je suis convaincu que l’Afrique doit parler d’une seule voix sur la question de cuisson propre. La transition vers cette mode de cuisson est controversée, car elle implique souvent de subventionner les énergies fossiles comme le gaz liquéfié. Il est alors important pour l’Afrique de faire valoir que des exceptions doivent être envisagées. Nous devons être réaliste, c’est pourquoi je préférerais que nous parlions de cuisson plus propre que de cuisson propre », a-t-il précisé.

A Paris, les partenaires au développement ont salué le leadership du chef de l’État sur le continent et son engagement pour une transition vers la cuisson propre.

En rappel, les travaux ont été marqués par des panels de haut niveau et sanctionnés par des recommandations politiques fortes, des engagements financiers et des stratégies concrètes notamment en matière de marchés de crédits carbone, de développement et d’égalité de sexe.

Les recommandations et engagements du sommet ont fait l’objet d’une séance de travail à l’Elysée entre le Président français, Emmanuel Macron, le chef de l’État, Faure Essozimna Gnassingbé, ses pairs africains Julius Maada Bio de la Sierra Léone et Samia Suluhu Hassan de la Tanzanie. C’était en présence du Premier ministre du Royaume de Norvège, du Directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et du président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD).

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